“Avoir des difficultés” est un terme générique qui recouvre en fait une multitude de sujets, dont certains ne sont pas porteurs de risques et d’autres qui, au contraire, doivent être traités en urgence. Il est donc essentiel de ne pas finir par considérer les problèmes rencontrés comme un seul et unique gros problème à gérer. Il faut dissocier les difficultés les unes des autres et les traiter séparément. Sans chercher à traiter “l’origine du mal”, ce qui est pour un deuxième temps.
Dans une situation difficile, le vrai sujet est le risque encouru par l’entreprise et, éventuellement, son dirigeant. L’objectif premier de toute action doit être d'identifier et de repousser le risque afin de se donner le temps de travailler un peu plus sereinement au redressement de l’entreprise.
Quand une entreprise est en difficulté, c’est le plus souvent parce qu’elle manque, ou qu’elle va manquer d’argent et principalement de trésorerie pour faire face à ses engagements. Mais, dans la réalité, le facteur le plus stressant et dangereux est le manque de temps. Tout l’effort de la gestion des difficultés doit être de gagner du temps. Dans un premier temps, on ne résout pas les problèmes fondamentaux, on travaille simplement à donner à l’entreprise le temps de travailler plus sereinement à son redressement.
Dans ce domaine, comme dans tous les autres, l’expérience sert à bien appréhender la différence entre la théorie et la réalité des choses. Être en difficulté, c’est souvent se sentir pris au piège. L’expérience permet de mieux évaluer le risque réel et de desserrer l’étau qui s’est formé autour de l’entreprise et de son dirigeant.
Plus tôt les problèmes sont acceptés et pris en charge et plus les chances de réussite sont élevées. Les problèmes s’aggravent avec le temps et plus le temps passe et moins l’entreprise a de munitions pour faire face à ses difficultés. Admettre les difficultés est parfois difficile, ce qui retarde la mise en œuvre d’actions correctrices. Anticiper est une des clefs du succès.
Quand les choses sont compliquées, chaque action doit avoir un objectif bien précis, même s'il est modeste. Il s'agit de gagner du temps et de la liberté d'action pour repousser le risque et trouver les moyens de travailler plus sereinement. Dans cette phase, on ne cherche pas les raisons des difficultés mais uniquement à régler des problèmes souvent urgents et générateurs de risque. Tout l’arsenal permis par la loi doit alors être utilisé pour générer un maximum d'efficacité pour l’action.
L’objectif de toute entreprise est d’atteindre une situation stable et pérenne. Une entreprise qui traverse une période difficile devra d’abord passer par une situation d’équilibre transitoire, où la stabilité n’est assurée que pour un temps limité. Sortir des turbulences et s’abriter.
On dirige souvent seul. Quand les choses vont bien, c’est déjà difficile. Quand elles vont moins bien, le dirigeant se retrouve seul face au stress, à la pression et à l’enjeu. La première chose à faire est de briser cette solitude, de trouver des appuis, des soutiens et de l’aide.
Se retrouver dans une situation difficile est une épreuve, mais ce n’est ni un échec ni une honte. Créer une entreprise est un acte éminemment courageux et complexe. De nombreux facteurs peuvent expliquer les difficultés et la plupart des dirigeants ont été confrontés, à un moment ou un autre, à la difficulté. Affronter les difficultés et les surmonter est extraordinairement motivant et porteur de valeur ajoutée.
L’ouverture d’une procédure collective est souvent considérée par les dirigeants comme un échec, ou une punition. C’est une situation le plus souvent subie alors que c’est simplement un acte de gestion. Le système donne aux entreprises les moyens de se protéger, de trouver un abri temporaire. Considérer la procédure collective, et surtout l’anticiper et la préparer, peut parfois être la solution.